Lycée Fernand Renaudeau

Lycée Polyvalent – Cholet

Pays de la Loire
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La traite négrière à Nantes : censure et opinion à l’époque des Lumières

La Ségrégation raciale et le mouvement des droits civiques aux États-Unis durant les années 60

Les médias américains face aux tensions raciales: engagement, réserve, censure, une dimension politique

Pour comprendre :

« Aucune des paroles que j’avais entendues tomber des lèvres des blancs n’avait pu me faire douter réellement de ma propre valeur ». Ces mots sont de Richard Wright, auteur du roman Black Boy, paru aux Etats Unis en 1945. C’est le premier roman écrit par un noir sur ses conditions de vie. L’auteur y raconte son enfance et son adolescence dans le sud ségrégationniste américain du début du Xxème siècle.

Le Jardin de Verre devait présenter en avril une mise en scène de ce texte par la Compagnie du Théâtre du Mantois. Le Covid en a décidé autrement. Nous vous proposons tout de même 3 chroniques autour des questions raciales. Dans le cadre d’un projet de réalisation de podcasts mené par le lycée Renaudeau (Cholet), huit élèves de 1ère ont écrit 3 docu-fictions sur la question raciale :

La traite négrière à Nantes : censure et opinion à l’époque des Lumières

Avez-vous déjà rêvé de faire un saut dans le temps ? Laissez nous vous emporter à Nantes à la découverte de son passé négrier. A travers la rencontre de grandes personnalités de l’époque Voltaire et La Rochefoucauld-Liancourt ainsi que le rédacteur en chef des gazettes contemporaines, nous vous invitons à percer les secrets de l’histoire à travers un podcast reconstituant les faits de l’époque.

Un podcast écrit et interprété par Charlotte Chesneau-Beduneau et Tess Carralero avec la participation exceptionnelle de Lucas, Eliott et M. Bossy

La Ségrégation raciale et le mouvement des droits civiques aux États-Unis durant les années 60

Dans ce podcast, Emma Barbaud, Perrine Chrétien et Zoé Houllier, trois lycéennes de Renaudeau se sont intéressées au mouvement des droits civiques lié à la ségrégation raciale durant les années 1960 aux Etats-Unis. Dans ce podcast de 13 minutes monté par Cécile LIEGE de Chaosmatic Radio, elles se sont aussi intéressées au symbole qu’a été Martin Luther King dans ce combat.

Les médias américains face aux tensions raciales: engagement, réserve, censure, une dimension politique. 

Si vous souhaitez découvrir le sujet des tensions raciales par les médias américains, nous vous invitons à écouter notre podcast.  Avec comme point de départ les faits de violences policières et notamment la mort de Georges Floyd en 2020, nous avons ensuite illustré nos propos grâce à l’intervention d’un personnage représentant Alicia Garza créatrice du mouvement Black Lives Matter puis par le biais de micro-trottoirs librement recréés en français à partir de témoignages réels dans le but de comprendre l’avis de la population américaine sur le sujet. Dans ce podcast, nous nous plaçons en juillet 2020, toujours pendant les manifestations du mouvement Black Lives Matter et à quelques mois des élections américaines.

Réalisé par Rochelle Caillon, Lila Durand, Marine Bochereau avec la participation de Bertrand Bossy, Eliette Sireau-Lesot, Tess Carralero, Charlotte ChesneauBeduneau, Eliott et Lucas

Monté par Cécile Liège, Le Sonographe pour Chaosmatic Radio https://chaosmaticradio.tumblr.com/

Ces 3 podcasts sont assemblés dans ce Chaosmatic Radio. Bonne écoute !

Equipe de réalisation : Zoé, Perrine, Emma, Lila, Rochelle, Marine, Charlotte et Tess
Encadrement pédagogique : Eliette Sireau-Lesot et Aurélie Fichet
Encadrement artistique, montage et mixage : Cécile Liège
Coordination : Maryline Métayer
Production : le Jardin de Verre
Musique générique : Barka Désert / Atoum Zeki

Script :

Première partie :
Présentatrice
Bonjour à tous, bienvenue, nous sommes le lundi 16 juillet 1782, il est 10h. Aujourd’hui dans notre chronique nous vous emmenons à Nantes découvrir le monde de la traite négrière. Alors que de nos jours, la presse ferme les yeux sur ce passage de l’histoire, nous vous conduisons en exclusivité à la découverte des secrets de l’esclavage. Nos reporters partis à Nantes ce matin vous ouvriront les portes du port de la ville dans un reportage unique. Puis nous poserons toutes vos questions au rédacteur en chef de la bien connue Gazette du commerce. A la fin de notre chronique, en direct du salon des Lumières, nous retrouverons le célèbre philosophe Voltaire ainsi que le brillant La Rochefoucauld – Liancourt, restez bien avec nous jusqu’à la fin. C’est à vous, comment se passe cette matinée au port ?

Reporter n°1 (au port)
Merci, bonjour à tous chers auditeurs, il fait très beau ce matin au port de Nantes, la foule est de sortie en cette belle matinée. En effet, il y a presque 80 ans depuis 1707, Nantes accueille les bateaux négriers en provenance de
colonies américaines. Mais alors qu’est-ce que la traite négrière et comment se déroule-t-elle ? Tout commence au siècle précédent, en 1635, lors de l’occupation de la Martinique et de la Guadeloupe par la France. C’est ainsi que naît le commerce triangulaire. Des bateaux européens partent chercher des Noirs dans les colonies en échange de pacotille, entreprennent un voyage de 2 à 3 mois dans des conditions médiocres : mal nourris, entassés par centaines dans les cales des bateaux, sans hygiène convenable et vivant dans une chaleur étouffante, nombre d’entre eux perdent la vie avant d’arriver en Amérique. Là-bas, ils sont réduits en esclavage et forcés à travailler dans différents domaines sous la domination d’hommes Blancs à la main lourde sur le fouet et autres méthodes de torture. Les bateaux arrivés au port de Nantes sont chargés de richesses, d’épices en tous genres et parfois de quelques esclaves vendus sur le marché. On comptabilise entre 450 000 et 600 000 esclaves emmenés dans les colonies.

Présentatrice (sur le plateau)
Merci LPO F. RENAUDEAU pour ces informations que bon nombre de nos auditeurs ne connaissaient pas, voilà le prix du sucre que vous mettez dans votre café le matin. Mais alors qu’en est-il du développement de Nantes ?

Reporter n°1 (au port)
En effet, Nantes possède le premier port négrier de France en assurant 42 % des départs de traite avec un score qui s’élève à 1714 expéditions. Avec ce commerce important qui se développe, de nombreuses familles bourgeoises se spécialisent dans ce domaine et s’installent à Nantes. Ainsi une forte communauté marchande se développe et enrichit la ville, tirant profit de ce commerce controversé.

Présentatrice (sur le plateau)
Merci pour ces informations étonnantes, si vous nous rejoignez à l’instant, tout de suite, nous retrouvons notre premier invité Valentin Jautard, le rédacteur en chef de votre Gazette du Commerce. Bonjour monsieur Jautard comment allez-vous ce matin ?
V. J,
Bonjour merci pour votre invitation, je vais très bien et vous ?
P
Tout va pour le mieux ! Dites-nous, de quoi parlez-vous dans votre Gazette ?
V. J
Alors notre production existe depuis 1763, elle se charge de couvrir les événements de la traite négrière mais uniquement du côté commercial. On ne va pas traiter des conditions humaines mais plus parler du business, de la bourse, de l’enrichissement ou encore des évolutions possibles.
P
Pourquoi ne pas aborder un aspect plus social du sujet ? Par exemple pourquoi ne parlez-vous pas des conditions des Noirs, de l’esclavage ?
V. J
D’une part parce que depuis toujours nous abordons uniquement le côté économique du sujet, et d’un autre côté il nous serait impossible de parler des autres aspects du sujet à cause de la censure. Nos journaux doivent automatiquement être lus et confirmés par le roi avant diffusion, mais le roi étant favorable à ce commerce triangulaire, il refuserait une dénonciation ou un avis défavorable.
P
Pensez-vous que la presse en général influence l’opinion publique ?
V. J
La presse est le seul moyen pour nous Européens de savoir ce qu’il se passe là-bas même si nous n’avons que très peu d’informations sur le sujet. Personnellement je n’arrive pas à comprendre les avis si critiques et défavorables à ce commerce au vu des représentations qui circulent où on voit des Noirs heureux dans les champs. Même dans nos Encyclopédies, on retrouve des images de ce type. Pour moi, les Noirs sont tout sauf malheureux de travailler.
P
Merci Valentin Jautard de nous avoir éclairés sur votre journal et vos opinions. Rendez-vous au port pour demander votre Gazette du Commerce deux fois par semaine le mardi et le samedi.

Présentatrice
Après cette courte intervention de monsieur Jautard, nous nous dirigeons tout de suite vers le salon des Lumières où se retrouvent de nombreux philosophes célèbres dans le but de partager et échanger leurs opinions sur des sujets divers et variés. Mais alors qu’en pensent nos philosophes ? Sont-ils en faveur de l’esclavage ou leurs savoirs les ont-ils conduits à avoir des opinions divergentes ?
Notre envoyé spécial vous ouvre les portes du Salon afin de vous éclairer sur les débats des Lumières.

Reporter n°2 (au salon)
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue au Salon des Lumières, je ne parle pas très fort afin de ne pas perturber le travail des philosophes, ils débattent actuellement de notre sujet du jour à savoir la traite négrière et l’humanité des Noirs. Le sage La Rochefoucauld – Liancourt et le réfléchi Voltaire ont accepté de nous livrer leurs pensées rien que pour vous.

Bonjour messieurs, merci d’avoir accepté notre proposition d’interview. Quel est votre but de vous rassembler ici dans ce salon ?
LRL
Nous nous rassemblons ici afin de mettre en commun nos idées et nos recherches.
V
Notre but premier est de faire en sorte d’amener la population à sortir des préjugés et de l’intolérance et de faire progresser les hommes vers le savoir.
R
Voltaire, concrètement, pensez-vous être en faveur de l’esclavage ?
V
Je vous avouerais que mon opinion, comme celui de nombreux d’entre nous, a énormément évolué. A cause de la propagande de la presse et notre complète ignorance de la condition des Noirs, de leur vie, et de leur culture, j’avais pour coutume de reconnaître la supériorité de la race blanche. Je soutenais ainsi la thèse selon laquelle nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres et on nous reprochait ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur. Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. Or, à la suite de nombreuses discussions et de débats, j’ai reconnu leur humanité et souhaite désormais m’exprimer en faveur de l’abolition de l’esclavage.

R
Merci de vos réponses constructives et raisonnées, en espérant que nombreux de nos auditeurs revoient leurs opinions sur le sujet. Retrouvez l’ouvrage « Candide » de Voltaire qui dénonce l’esclavage.
Présentatrice
Merci à notre reporter pour ces précieuses informations, merci à nos invités ainsi qu’à vous chers auditeurs pour votre fidélité. Nous espérons que cet épisode vous aura fait réfléchir et comprendre à quel prix nous consommons du sucre en Europe.
Disponible en rediffusion, n’hésitez pas à partager ce podcast autour de vous. On se retrouve demain pour un nouvel épisode, belle journée à tous

2ème partie:

Bonjour, nous sommes trois lycéennes de Renaudeau et nous nous intéressons aux mouvements des droits civiques et à la ségrégation raciale aux États-Unis durant les années 1960. La ségrégation raciale est l’héritage esclavagiste de la guerre de sécession durant les années 1860. En effet, la libération des esclaves a provoqué une guerre civile entre les états du nord et les états du sud. Cela a donc engendré une fracture entre les Américains noirs et les Américains blancs. Le recensement de 1960 indiqua que pour la première fois une majorité de Noirs vivaient en dehors du Sud profond. Des ghettos se formèrent dans des grandes villes et devinrent le lieu de grandes émeutes raciales, à commencer par le quartier de Watts à Los Angeles, en 1965. A cette époque, un dicton célèbre semblait représenter la politique sociétale qui était « Séparés mais égaux ». Pourtant, les Noirs et Blancs étaient loin d’être égaux comme nous pourrons le voir avec Perrine qui nous parlera des 9 étudiants de l’Arkansas dans un instant. Puis nous verrons avec Emma le mouvement des droits civiques porté par le grand Martin Luther King. Donc, Perrine, que pouvez-vous nous dire concernant la séparation des Noirs et des Blancs à cette époque ainsi que sur les neufs étudiants de l’Arkansas ?

Effectivement Zoé, les évènements de Little Rock marquent un tournant dans la lutte pour le mouvement des droits civiques pour tous. En effet, le 2 septembre 1957, neuf lycéens noirs-américains ne parviennent pas à accéder à leur lycée situé dans la ville de Little Rock, capitale de l’État de l’Arkansas, aux Etats-Unis. Ces 6 filles et ces 3 garçons étaient autorisés pour la première fois à faire leur rentrée dans un lycée initialement réservé aux élèves blancs. Cependant, plus d’un millier de lycéens ségrégationnistes blancs leur bloquent l’accès au lycée. La police de Little Rock intervient pour les laisser pénétrer dans l’établissement, mais des violences éclatent et les 9 lycéens sont obligés d’être évacués. Il faudra attendre l’intervention du président Eisenhower et de la Garde nationale le 24 septembre pour qu’ils puissent étudier au lycée de Little Rock. Ces évènements sont couverts par les médias dans le monde entier, et notamment par la journaliste locale Daisy Bates, qui est la porte-parole des lycéens et qui écrit de nombreux articles de presse. Grâce à ces articles, les 9 élèves sont connus dans le monde entier pour leur histoire et pour leur combat pour l’éducation. Cette couverture médiatique permet au mouvement pour les droits civiques de prendre de plus en plus d’ampleur, dans une société où les Blancs et les Noirs n’ont pas le même accès à la presse.

Merci pour toutes ces informations très intéressantes. Maintenant, Emma, le mouvement des droits civiques a porté comme leader Martin Luther King, qui est devenu un symbole du mouvement et qui possède un jour férié de commémoration à son nom aux États-Unis. Pouvez-vous nous racontez son parcours au sein du mouvement ?

Alors en effet Zoé, il s’avère que Martin Luther King Junior était et restera le symbole de cette lutte contre les violences et les discriminations aux États-Unis. Il est né le 15 janvier 1929 à Atlanta, et est mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis. C’était un pasteur baptiste et militant non-violent afro-américain pour le mouvement des droits civiques des noirs américains aux États-Unis. Il milite pour la paix et contre la pauvreté. Nous pouvons alors nous demander ce qu’a concrètement fait Martin Luther King pour devenir ce symbole non seulement national, mais aussi mondial. Effectivement, en 1960, il créé le mouvement des « sit-in ». C’est littéralement l’acte de « s’asseoir à l’intérieur » d’un local. Elle désigne l’initiative des jeunes noirs à partir du mois de février 1960, qui ont bravé l’arrestation et le mauvais traitement de la police locale, en s’asseyant dans des lieux de restauration où les lois sur la ségrégation leur interdisaient de prendre place aux côtés des Blancs dans les états du sud. Comme Martin Luther King disait : « Il nous faut considérer le besoin d’un stimulant non-violent qui créé dans la société la tension nécessaire pour que les Hommes s’élèvent au-dessus des profondes ténèbres du préjugé et du racisme, vers les majestueuses altitudes de la compréhension et de la fraternité. » Et c’est donc à partir de ce principe pacifiste que Martin Luther King va mener des manifestations non-violentes à travers tout le pays, sur le modèle de Gandhi en Inde. Pourtant certaines autorités religieuses blanches demandent à King de mettre fin aux manifestations ; c’est le cas à Birmingham en avril 1963. Et malgré le pacifisme dont la majorité des manifestants font preuve, les autorités et opposants à ces mouvements ne réagissent pas de la même manière. Comme en mai 1963, où la police de Birmingham utilise des lances à incendies et des chiens contre la « Croisade des Enfants » dans laquelle plus de mille jeunes sont arrêtés ; et quelques jours plus tard une bombe est placée au motel dans lequel King séjournait, et au domicile de son frère. Durant plus de 10 ans, Martin Luther King pratique les manifestations et les mouvements non-violents avec une conviction venant de son principe « Nous avons douloureusement appris que la liberté n’est jamais accordée de bon gré par l’oppresseur ; elle doit être exigée par l’opprimé ». Cette force de conviction lui a valu le Prix Nobel de la Paix à Oslo le 10 décembre 1964 pour son dévouement dans le respect des droits civiques. Nous pouvons aujourd’hui suivre son exemple dans la marche vers l’égalité grâce aux traces écrites de ses idées dans ses livres ou articles de presse des années 60, et dans les archives. Martin Luther King continue d’inspirer cette lutte et celle de l’égalité à travers le monde.

Merci à vous, Emma. Pour finir, nous avons pu interviewer Kemo NEWSOME, un afro-américain qui nous a parlé de son expérience sur les discriminations raciales aux Etats-Unis !

Tout d’abord, quel est le ressenti des Afro-Américain à propos de la ségrégation, des années 60 à aujourd’hui ?

Mr NEWSOME: My father feels like it was a waste in some respects because Martin Luther King gave his life, Malcolm X gave his life, many many people gave their lives so that I can go to school and be a teacher and be whoether I wanted to be but the culture today, you know… Rosa Parks refused to give up her seat on the bus and today the kids rush to the back of the bus… OK we had Obama but what good is Obama if the culture isn’t intelligent enough to understand what Obama meant? My grandma didn’t have the chance to see him and in her lifetime, no way!.. But people don’t appreciate today.

-Quel était, et quel est l’attitude des Blancs américains à propos de leur passé de colonisateurs?

K.N: First, they have white privilege. If you’re white, you have the money to go to college, your parents are rich, you work into a job and they see you as white and you get the job versus another person, why change it? But on the other hand, there are white people that say that’s not fair, just because I’m white, it’s just a colour that I didn’t choose so for those white people, they are more with the movement, they are more inclusive, that’s good.

-Comment cette période de l’Histoire est-elle enseignée dans les écoles ?

K.N: It’s better now. But when my father was in school it wasn’t taught. Education was: slaves were brought from Africa, they were savages, they didn’t have any intelligence, they didn’t have any culture, which was not true. The slaves had culture and they were striped of it and given a religion and then they were sold and the families were separated. So in term of education… When I was in high school it was better but the story was always “George Washington did a great job, he freed the slaves, but it doesn’t talk about the struggle and why.

-Avez-vous une histoire familiale liée à l’esclavage ?

K.N : My grandmother was born in 1916 in Mississippi during Jim Crow, her family was poor, she was smart but she had to stop school at 6t grade! Can you imagine? And she had to work. She could read but she was under Jim Crow so there was nothing she could do to get out of that system but to leave Mississippi so when her mother died in 1955 she said I’m going to California because California was the hope. There was racism in California but not as much as in the American south so a lot of people moved. So my grandmother came and she was a house cleaner for white people in California. She raise 4 children, 3 grandchildren, me one of them. When I was a child I volunteer for the American Red Cross (la Croix Rouge). I went to school with everyone, for me, because I was born in 1971, and the schools were integrated in California. But the red cross had a history with my grandmother where they did not help black people. It was difficult. Now the red cross is an organisation that help everyone, right? So when I said I wanna volunteer for the red cross she said no because they are racist. So she had to explain to me the history of racism.

-D’après vous, quel(s) moyen(s) pourrai(en)t être utilisé(s) pour changer le sentiment raciste dans la société américaine ?

K.N : Education, for everyone. IF everyone had an equal shot to go to university it would change because when you go to university you think differently. You develop the mind. But it also when you had education you have to encourage to young people to go to school so that they learn and can change and have the hard talks. My father was saying: “oh I called the bank and they didn’t want to help me because I’m black”, and me to answer “daddy, change the way you think, maybe he had a bad day, why does he have to be a white guy? Let go, go small steps, really!” Education is the key.

Au final, il est vrai que nous pouvons admettre que même si de nombreux évènements ou personnes ont agi pour défendre l’égalité entre les noirs et les blancs aux États-Unis et même dans le monde entier, le monde est loin d’accorder une égalité parfaite. Encore de nombreuses personnes noires sont en danger à cause de la haine qui perdure et cette notion de “race”. Selon Mister Newsome, l’apprentissage du respect et de l’égalité doit se faire dès le plus jeune âge, et passe donc forcément par l’éducation, car les enfants sont la génération à venir. Ou bien, faut-il également éduquer les adultes au respect et à l’égalité ?

3ème partie:

Animatrice :

Bonjour à tous, on se retrouve en ce 20 juillet 2020 pour aborder ensemble un sujet très important et qui a beaucoup fait parler ces derniers mois, puisqu’il s’agit des tensions raciales aux Etats-Unis et notamment de leur traitement par les médias. Comme vous en avez probablement entendu parler, le décès de George Floyd, un afro-américain tué par un policier lors de son interpellation dans la ville de Minneapolis, le 25 mai dernier, a fait beaucoup de bruit et a permis de réveiller le pays sur ce sujet. Ce tragique évènement n’est pourtant pas un cas isolé, des dizaines d’autres ont été victimes de situations similaires.

voix off:

Trayvon Martin, Eric Garner, Michael Brown, Rodney King , Laquan McDonald, Freddie Gray, Alton Sterling, Atatiana Jefferson, Breonna Taylor

animatrice: 

Les violences policières sont en effet une réalité aux Etats-Unis  puisqu’entre 1 000 et 1 200 personnes sont tuées par des employés de police chaque année et parmi eux 25% sont des noirs-américains alors qu’ils représentent 13 % de la population du pays. Tout ceci révèle les tensions raciales aux Etats-Unis malgré l’abolition de l’esclavage ou encore la fin de la ségrégation qui ne datent pas d’hier. Aujourd’hui, les états d’esprits des américains ont évolué mais le racisme est toujours présent dans la société. Dans cette émission aujourd’hui nous sommes en présence de l’une des créatrices et membres de l’organisation Black Lives Matter, Alicia Garza, qui va nous expliquer les conséquences de la mort de George Floyd ainsi que les objectifs du mouvement. Ensuite nous nous rendrons sur le terrain avec notre reporter Alex Austin afin de recueillir l’avis de la population américaine sur la médiatisation de tels événements et enfin nous ferons un point sur le rôle politique des médias au sujet des tensions raciales.

personnage d’Alicia Garza :

Bonjour, oui, merci de m’avoir invitée sur ce plateau. Comme vous l’avez dit, des événements récents comme la mort de George Floyd ont rouvert les yeux au pays qui ne voulait pas forcément, pour une partie, admettre cette réalité. Le jour même, la scène de meurtre a été filmée et très rapidement partagée dans le monde entier via tous types de médias et a suscité l’indignation. Il y a surtout eu aussi beaucoup de manifestations. Dès le lendemain dans la ville de Minneapolis, les gens sont descendus dans la rue pour réclamer justice et appeler à lutter contre les violences policières envers les personnes noires, qui sont révélatrices de véritables questions de racisme dans la société. Ces manifestations se sont très vite répandues dans toutes les grandes villes du pays et même à l’international, d’abord à Londres, Berlin ou encore Montréal. Elles avaient pour slogan principaux la phrase « I can’t breathe » je ne peux pas respirer » prononcée par George Floyd avant de mourir ou encore « Black Lives Matter » « Les vies noires comptent ». Black Lives Matter c’est en fait le nom d’un mouvement qui est apparu en 2013 via un hashtag, et non en 2020 comme beaucoup peuvent le penser puisqu’il a vraiment connu une grande médiatisation et popularisation cette année mais ce mouvement existe déjà depuis 7 ans. Le but de notre mouvement est de lutter contre le racisme systémique, la violence envers les personnes noires et de défendre nos droits civiques.

Animatrice:

Merci Madame Garza. Effectivement les événements ont été très médiatisés et ont permis de faire connaître le mouvement et de montrer cette réalité sociale qui occupe malheureusement une très grande place dans la société américaine. Les médias américains ont traité ce sujet de différentes manières ce qui a pu être interprété différemment au sein de la population. Mais tout ça a connu aussi une diffusion mondiale: on a entendu le nom de George Floyd et du mouvement Black Lives Matter partout dans le monde. Nous allons maintenant retrouver notre reporter Alex Austin qui se trouve à Minneapolis dans le Minnesota aux Etats unis afin de recueillir des témoignages des habitants.

personnage de la reporter Alex Austin:

Bonjour, oui effectivement les récents évènements ont pris beaucoup d’ampleur dans le pays et je me trouve actuellement à Minneapolis, lieu du décès de George Floyd. Ici, la situation est encore tendue surtout à l’approche des élections présidentielles qui vont se dérouler d’ici quelques mois. Je vais donc interroger la population pour savoir ce qu’ils pensent de la médiatisation des tensions raciales dans leur pays, en lien avec la mort de George Floyd.

Jeune femme

Je ne connaissais pas le mouvement Black Lives Matter avant ces dernières semaines mais je l’ai découvert grâce aux réseaux sociaux avec tous les partages de photos, vidéos, hashtags et témoignages par rapport à la mort de George Floyd et les manifestations. Je trouve ça bien que les réseaux sociaux puissent permettre de toucher autant de monde aussi rapidement, et d’impliquer la population dans cette cause et d’en comprendre les enjeux.

Homme immigré

Je suis arrivé aux Etats unis il y a 1 an et je pense que la médiatisation des tensions raciales à la télé est problématique, puisque ils montrent majoritairement la violence et en tant qu’étranger cela m’a donné une mauvaise image de la population noire-américaine qui est présentée comme source de problèmes. J’avais donc des préjugés peu de temps après mon arrivée à cause de tout ce que j’avais vu.

Homme 

Je suis très défavorable à ce mouvement, je trouve ça bien que les médias en parlent autant pour montrer la violence et faire prendre conscience de la radicalité de ce mouvement. Pour moi, les manifestants veulent juste attirer l’attention et donner plus d’importance aux vies des Noirs qu’à celles des autres et donc cela s’apparente à un racisme anti-blanc pour moi.

Femme

Dans mon pays, les médias ont beaucoup diffusé ce qu’il s’est passé et c’est très important selon moi pour dénoncer les actes commis mais je trouve qu’ils ont tendance à excuser les comportements violents et racistes. Je me souviens avoir entendu le mot « overreaction »  » réaction excessive », pour désigner le comportement des policiers qui tuent des citoyens. Je trouve ça scandaleux d’utiliser ce terme alors que c’est plus qu’excessif, c’est un comportement extrêmement grave.

Jeune Homme

Je pense que la médiatisation de tels sujets est très importante mais elle est contradictoire, on parle des problèmes raciaux mais pendant ce temps certains médias continuent d’inviter des personnes tenant des propos racistes dans leurs émissions. Je ne trouve vraiment pas ça normal, encore plus dans le contexte actuel.

Femme

Je suis contente de voir une médiatisation aussi importante des tensions raciales dans notre pays mais je trouve que ce n’est pas fait de la bonne matière : les médias, surtout les chaînes télévisées se concentrent beaucoup trop sur la diffusion d’images violentes et cherchent trop à rendre leur émissions sensationnelles. Ils devraient plutôt se concentrer sur des témoignages, notamment de famille de victimes, des débats pour discuter du sujet ou des retours sur des évènements historiques pour mieux comprendre le contexte.

 Personnage de la reporter Alex Austin

La population, ici, remarque donc bien la médiatisation très importante et y est majoritairement favorable, même si 1/3 des américains dit ne pas comprendre les objectifs du mouvement. Il y a donc un véritable débat quant à la manière dont le sujet est présenté. Les réseaux sociaux, malgré les fakes news ou le manque d’analyse qu’on leur reproche, ont bel et bien permis de diffuser les événements de manière à présenter différents points de vue sur le sujet. Cependant ici aux États Unis les gens s’informent beaucoup par la télévision, d’autant plus ceux qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui ne voient pas directement les manifestations et forgent donc leurs opinions politiques là-dessus. On peut par exemple citer Fox News : la 1ère chaîne américaine, qui a des opinions plutôt conservatrices et qui est très liée à Trump et joue donc un rôle clef dans les élections à venir.

Animatrice: 

Merci pour ce retour très intéressant, et oui effectivement le rôle des médias sur ce sujet a vraiment une dimension politique. Déjà, depuis que Donald Trump a été élu président des Etats Unis, la moitié des américains trouvent que les tensions raciales ont largement augmenté et 2 américains sur 9 disent qu’il est, depuis, plus facile de tenir des propos racistes. Le président TRUMP veut d’ailleurs modérer les mouvements et réduire les protestations dans les rues en faisant intervenir l’armée. Cela aurait pour conséquence de réduire au silence ceux qui manifestent pour les droits des personnes noires et peut donc être une atteinte aux droits fondamentaux. Au contraire, Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris, candidats aux prochaines élections, disent vouloir montrer l’importance de réduire les tensions raciales et promettent du changement. De même, Barack Obama, l’ex président, soutient totalement le mouvement. Nous pouvons donc nous dire que la suite des événements dépendra en grande partie du résultat des élections qui se passeront dans quelques mois…

Nous voilà donc sur la fin de notre émission, un grand merci à nos intervenants et merci à tous de nous avoir écouté, on espère que vous avez pu mieux comprendre le sujet des tensions raciales et de leur médiatisation aux Etats Unis. A la semaine prochaine.

Bibliographie

1ère partie: 

2ème partie:

  • «Autobiographie» de Martin luther King (textes réunis par Clayborne Carson).
  • Articles sur le figaro.fr, md17 charente-maritime, journalessentiel.be
  • Larousse «De la Grande Guerre au monde contemporain»

3ème partie: