Lycée Fernand Renaudeau

Lycée Polyvalent – Cholet

Pays de la Loire
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FESTIVAL  À L’OUEST

COLLECTIF BAJOUR

06 Oct. ► 09 Oct.

Durée 1H30

 

 

 

 

Le jeudi 7 octobre 2021, nous quittons Cholet dans la soirée pour aller au théâtre du Quai à Angers afin d’assister à la représentation de la nouvelle pièce du collectif Bajour : A l’Ouest.

Cette pièce est mise en scène par Leslie Bernard et Matthias Jacquin et interprétée par huit des membres du collectif dont les metteurs en scène eux-mêmes. Fondé en 2015 par d’anciens élèves du Théâtre National de Bretagne, amis à la ville, désireux de travailler ensemble et d’inventer leur propre langage théâtral, le collectif Bajour permet à chaque artiste d’être tour à tour metteur en scène, acteur, auteur, musicien et scénographe. Ce travail collaboratif repose essentiellement sur l’écriture de plateau et sur l’improvisation et est ici magnifié par la création son de Marine Iger, la création lumière de Julia Riggs et la scénographie de François Gauthier-Lafaye.

Avant de présenter A l’Ouest, le collectif Bajour a d’abord joué Départs, puis Un homme qui fume c’est plus sain, que notre professeur, Mme Benzaglou, avait d’ailleurs déjà vu et beaucoup apprécié. (Abel et Fabian)

Dès notre entrée dans la salle de spectacle, grand étonnement : les gradins sont à moitié plein et les comédiens sont déjà sur la scène. En effet, six d’entre eux sont présents, ils discutent et jouent avec des allumettes autour d’une table. Ils nous plongent alors dans le quotidien chaleureux d’une famille. (Lilou)

Puis la lumière baisse. L’un d’eux allume une allumette, se lève, marche et commence à compter. Les autres comédiens l’entourent et comptent avec lui. Lorsque la flamme s’éteint, un autre comédien en rallume une et commence à compter à son tour, assisté par le petit groupe. Une fois la flamme éteinte, un bref silence se fait, noir.

Soudain une fumée épaisse envahit la scène et la salle et un bruit assourdissant résonne dans une atmosphère oppressante, comme si tout s’écroulait autour de nous. A moins que ce ne soit un bruit de crépitement de flemmes intensifié… Après de longues secondes, la pièce peut enfin réellement commencer. (Abel)

Les projecteurs se rallument alors sur un seul membre du collectif qui entreprend un monologue et se présente comme étant le voisin de la famille, Marc. Il s’adresse directement à nous, public, en nous posant deux questions : « Avez-vous des frères et sœurs ? » ; « Avez-vous déjà connu le deuil ? » Les deux thèmes importants de la pièce sont posés…

En effet, l’intrigue est relativement simple : c’est l’histoire d’une fratrie de trois frères et deux sœurs et de leur voisin qui n’avancent pas réellement dans leurs vies, bloqués dans le quotidien et le confort. Un jour leur maison brûle et deux d’entre eux décèdent dans les flammes. Ceux-ci reviennent hanter leurs proches.(Fabian)

Chacun d’entre nous peut se reconnaitre dans les scènes de complicité ou de disputes entre frères et sœurs, dans l’histoire d’amour balbutiante de deux personnages ou dans la vie en communauté qui se jouent sur scène. La construction dramatique de la pièce n’est pas chronologique : elle repose sur une alternance de moments présents et de flashback selon une composition très cinématographique. De même, les jeux de sons et de lumière nous plongent dans des univers esthétiques et des ambiances contrastés d’une scène à l’autre, rendant presque physiques les différentes émotions ressenties. Enfin, la scénographie elle-même est très réussie et sans doute plus présente pour cette pièce que pour les autres créations du collectif Bajour : le garage qui occupe une bonne moitié de l’espace scénique est en effet un des éléments du décor hautement symbolique de la thématique de l’oubli et du souvenir puisqu’il contient les souvenirs et les cassettes des enregistrements sonores de la famille réalisés par un des frères.

Une des émotions qui dirige la pièce c’est bien-sûr la passion brulante, celle qui dirige nos choix et nos émotions, la passion de la collecte des souvenirs et de la flute, celle de sa famille ou de l’amour, la passion des flammes et de la joie. Brûlante, qui une fois trop puissante commence à tout consumer, sa maison, ses proches, sa vie, son avenir. A la fin, il ne reste plus que des cendres, vestige des actions du passé. (Fabian)

 

A l’Ouest parle de la mémoire individuelle et collective : quand chacun s’est réécrit sa propre histoire, quand les souvenirs ont été déformés, consciemment ou inconsciemment, quand il n’y a pas de passé, est-il possible de se construire un avenir ou faut-il tout oublier ? (Noémie)

 

Cette pièce m’a fait sursauter, pleurer et rire. Elle m’a captivée. (Laurette)

 

Si je devais attribuer une note à cette pièce, je lui mettrais en toute franchise un 9/10. Toute la pièce est une réussite depuis l’improvisation de l’avant-pièce qui nous immerge déjà dans la thématique familiale, en passant par l’introduction comique des personnages, jusqu’aux aveux bouleversants de Yann qui m’ont personnellement transcendé. (Lucien)

 

J’ai trouvé cette pièce bouleversante et très comique à la fois, deux ressentis rarement compatibles. Si j’avais une note à lui mettre, je lui attribuerais un 8/10 : je l’ai beaucoup aimée et vous recommande vivement d’aller voir cette pièce. Et je ne suis visiblement pas la seule personne à l’avoir appréciée car au final de la pièce, les comédiens ont reçu au moins trois ou quatre franches salves d’applaudissements ! (Abel)